Face au mécontentement, le Premier ministre tunisien dévoile son calendrier électoral

La mobilisation ne faiblit pas en Tunisie. Cinq jours après l'assassinat du député de gauche Mohamed Brahmi, le gouvernement - emmené par le parti islamiste Ennahda - a tenu une réunion de crise ce lundi 29 juillet. Puis le Premier ministre Ali Larayedh s'est exprimé à la télévision nationale, dévoilant un calendrier électoral.

Le Premier ministre Ali Larayedh a parlé d'un ton très ferme, voulant se montrer déterminé vis-à-vis des manifestants, toujours en sit in devant l'Assemblée nationale constituante depuis l'assassinat jeudi du député d'opposition Mohamed Brahmi.

Ali Larayedh a expliqué que le gouvernement allait continuer sa mission coûte que coûte. En somme : pas de démission prévue dans son équipe, et encore moins de dissolution de la Constituante.

Le chef du gouvernement dit espérer que la rédaction de la Constitution sera achevée dans le courant du mois d'août. Un objectif difficile à réaliser dans les conditions actuelles, puisque environ 70 députés de l'opposition se sont retirés de l'Assemblée depuis l'assassinat de M. Brahmi, pour demander sa dissolution tout comme celle du gouvernement.

L'annonce la plus importante du Premier ministre tunisien ce lundi, c'est le calendrier électoral. Ali Larayedh promet une loi électorale pour le 23 octobre prochain, et surtout des élections pour le 17 décembre. Cela suffira-t-il à calmer la mobilisation ? Rien n'est moins sûr.

Les manifestations se poursuivent toujours devant l'Assemblée, où protestataires et députés grévistes se préparaient lundi soir à rompre le jeune du ramadan ensemble. Pour beaucoup, la fermeté affichée par le gouvernement, qui reste sourd à leurs demandes, renforce la détermination de se mobiliser.

Le risque de violences est bien présent. Samedi, un manifestant est mort dans des affrontements avec la police. Ce lundi matin, le sit in devant l'Assemblée à Tunis a été violemment dispersé par la police. Plusieurs manifestants, dont un député, ont d'ailleurs été blessés.

La puissante centrale syndicale, l'Union générale des travailleurs tunisiens, devait tenir une réunion décisive ce lundi soir. L'UGTT se dit prête à défendre le droit des Tunisiens à manifester.

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