Tunisie: la mobilisation s'engage pour faire plier Ennahda

Après l'assassinat de Mohamed Brahmi, une partie de l'opposition tunisienne espère lancer une dynamique de contestation pour faire plier Ennahda. Depuis ce samedi 27 juillet, la mobilisation s'engage. Une cinquantaine de députés sont même entrés en grève.

Depuis deux jours, des milliers de manifestants se réunissent de nuit, après la rupture du jeûne, dans plusieurs villes de Tunisie. A Tunis, la capitale, ils se regroupent devant l'Assemblée dont ils réclament la dissolution, ainsi qu’un gouvernement de salut national.

Pour ces manifestants, l'assassinat du député Mohamed Brahmi, le deuxième en six mois après celui de Chokri Belaïd, marque la fin de la légitimité et l'échec de cette institution très en retard dans la rédaction de la Constitution et de ce gouvernement à majorité islamiste. Beaucoup mettent en cause Ennahda dans ces deux assassinats et rêvent d'un scénario à l'égyptienne.

Sit-in

Pour soutenir ce mouvement, une cinquantaine de députés de plusieurs partis d'opposition comme Massar, Joumhouri, Nidaa Tounès ou encore le Front populaire ont décidé d'entrer en grève et ont entamé un sit-in au Bardo, où siège la Constituante, pour exiger son remplacement par un comité d'experts et la tenue au plus vite d'élections.

Pour le moment, la mobilisation dans la rue reste moins forte qu'après la mort de Chokri Belaïd en février. À l'époque, Ennahda, qui aujourd'hui réfléchit encore à la marche à suivre pour calmer cette grogne à son encontre, avait accepté de dissoudre son gouvernement et de concéder à des personnalités apolitiques tous les ministères de souveraineté.

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