Des dizaines de personnes, des jeunes et des vieux, hommes et femmes, se sont succédé au micro pendant trois heures pour dénoncer la volonté du gouvernement burundais d’instituer ces nouvelles taxes.
Et pour une fois, oubliée la peur d’être fichés par les services secrets : les gens n’ont pas hésité à décliner leur identité avant d’exprimer librement leurs sentiments. Certains ont appelé à la grève générale, d’autres au boycott des transports publics ou de la bière, la boisson nationale au Burundi. « Le pouvoir veut notre mort », a renchéri Rose, la soixantaine. Pacifique, un jeune homme d’à peine vingt ans s’est attiré un franc succès avec sa référence à la révolution égyptienne.
« Nous n'avons plus rien à perdre »
« Ça ne peut pas continuer comme ça, car nous n’avons plus rien à perdre, s'est-il exclamé. Comme on l’a vu en Egypte. N'ayons pas peur nous aussi. Le moment est venu pour les Burundais de descendre dans la rue. »
L’adoption par l’Assemblée nationale du projet de budget révisé, prévue dans un premier temps ce lundi, a été reportée au 23 juillet. Pacifique Nininahazwe, un des leaders du collectif Campagne contre la vie chère en appelle aux députés burundais. « Je demande aux députés d’écouter le message de la population, qui se dit excédée, et qui indique que si une telle mesure était adoptée par les parlementaires, la population est prête à aller dans la rue. »
Mais tout le monde sait que l’espoir d’être entendu est mince, très mince. Ce collectif se prépare déjà à un bras de fer avec le pouvoir.