Les Algériens saluent la mémoire d’Henri Alleg

Le journaliste et militant anticolonialiste Henri Alleg, auteur du récit La Question, qui a dénoncé l'usage de la torture par l'armée française durant la guerre d'Algérie, est décédé à Paris ce mercredi à l'âge de 91 ans. En Algérie, Henri Alleg était considéré comme un héros de la résistance et de la lutte pour l'égalité.

Ce n'est qu'en 1957 qu'Harry Salem, né à Londres en 1921, est devenu Henri Alleg. Né britannique, il est devenu français quand sa famille s'est installée à Paris avant la Seconde Guerre mondiale, puis algérien.

Arrivée à Alger en 1940, Alleg devient militant communiste, journaliste, puis directeur du quotidien Alger républicain à partir de 1951. Il y découvre rapidement la pratique coloniale de la torture par les forces de sécurité française.

Pour la plupart des Algériens, Henri Alleg reste un immense résistant. « C’est sûr que dans la guerre de libération nationale, dans la lutte contre les pratiques du colonialisme, Henri Alleg a eu un rôle déterminant pour permettre à notre pays d’accéder à l’indépendance », considère ainsi Hossine Ali, dirigeant du Mouvement démocratique et social, le parti né de la dissolution forcée du Parti communiste algérien en Algérie.

L'auteur du livre La Question est d'ailleurs retourné en Algérie et a relancé son quotidien, Alger républicain, jusqu'à son interdiction en 1965.

Pour de nombreux combattants algériens, son héritage mérite d'être mieux diffusé auprès des jeunes. « Nos jeunes Algériens doivent connaître l’histoire de cette personnalité. Il faut au moins organiser des colloques pour mieux informer ces jeunes sur son histoire et son parcours », souligne Djoudi Djalloul, figure de l'opposition de la gauche algérienne.

De nombreuses voix ont ainsi salué la mémoire de ce grand militant, permettant ainsi à ses œuvres de retrouver un nouveau souffle en Algérie.

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