Avec notre correspondante au Caire, Perrine Mouterde
Les Etats-Unis n’ont jamais prononcé le mot « coup d’Etat » depuis la destitution de Mohamed Morsi mais, pour les opposants au président déchu, Washington a soutenu jusqu’au bout le régime des Frères musulmans et penche toujours du côté des islamistes.
En visite au Caire, le secrétaire d’Etat adjoint William Burns va rencontrer des membres du gouvernement intérimaire et de la société civile. Mais personne du mouvement Tamarod, pourtant fer de lance de l’immense mobilisation contre Mohamed Morsi.
« Nous avons refusé de le rencontrer, car les Américains soutiennent la violence qui est en cours aujourd’hui. Il faut qu’ils comprennent que ce n’était pas un coup d’Etat militaire, car le plan que nous avions proposé est le plan qui est en train d’être mis en place, avec la nomination du président de la Haute Cour au poste de président, la formation d’un cabinet de technocrates », explique Eman el-Mahdy, l’une des membres de Tamarod.
La composition de ce cabinet est en cours de finalisation. Tamarod a soutenu la nomination de Mohamed el-Baradei et d’autres technocrates. Mais aucun membre de l’organisation ne devrait faire partie du gouvernement. « Nous ne cherchons pas à obtenir un poste de ministre, assure Eman el-Mahdy. Nous devons rester vigilants concernant la corruption, faire entendre les demandes du peuple. Nous devons être un lien entre ce gouvernement et le peuple. »
Le mouvement appelle à de nouvelles manifestations massives vendredi prochain. Lors de sa visite, le secrétaire d'Etat américain adjoint devrait réclamer la libération de Mohamed Morsi, détenu dans un lieu tenu secret depuis son éviction il y a près de deux semaines.