C’est une menace directe pour la paix et la sécurité, selon le rapport qui, dans une annexe bien documentée, relève d’abord que la législation est floue et contradictoire. Selon la Constitution provisoire d’août 2012, les administrations régionales peuvent négocier des contrats mais, selon la loi pétrolière de 2008, c’est gouvernement central qui doit tenir le rôle.
Des contrats contradictoires
Plusieurs sociétés pétrolières, qui avaient signé des accords avant la guerre civile, où la force majeure est entrée en vigueur, cherchent à présent à revenir à la table des négociations. Mais le fait que des régions au degré d’autonomie variable, comme le Puntland ou le Somaliland, aient attribué à d’autres sociétés des blocs qui empiètent sur ceux revendiqués par Conoco ou encore British Petroleum, pose problème. Ils contredisent en effet des contrats qui datent d’avant la guerre civile.
Les experts de l’ONU rapportent également un voyage effectué par l’homme politique français Alain Madelin en octobre 2012, de Galkayo à Hobbyo. Sans pouvoir apporter des preuves irréfutables, le rapport affirme que ce voyage a été fait pour le compte de Total, citant une source confidentielle. Les experts de l’ONU s’interrogent sur les motivations de ce déplacement non officiel, à l’issue duquel, est-il écrit « des affrontements ont surgi entre milices de deux clans rivaux ». Et ils craignent que cette course au pétrole devienne un obstacle de plus aux espoirs de paix dans le pays.