Mali: la «joie» du gouverneur Kamissoko, de retour chez lui à Kidal

Après l'armée, l'administration. Dans le bastion touareg de Kidal, le gouverneur, autrement dit la plus haute autorité de la région, est arrivé ce 11 juillet avec son équipe. Son objectif : tout faire pour que le premier tour de l'élection présidentielle, prévu le 28 juillet, puisse se tenir. Ce retour se fait dans un contexte laborieux.

A l'arrivée du gouverneur, une centaine de militants pro-Azawad, le nom donné à la région par les Touaregs, ont manifesté pacifiquement au bord du tarmac de l'aéroport. Sur l'une des banderoles, il était inscrit : « Pas de stabilité au Mali sans le règlement définitif et équitable de l'Azawad ».

Pour autant, Adama Kamissoko, joint sur place par RFI après son atterrissage, se veut rassurant. « Je suis très optimiste, je suis un homme toujours optimiste, explique-t-il. On est entre Maliens et je crois que nous devons donner la primauté au dialogue et au calme. (...) Nous devrons vraiment ramener la paix et la tranquillité dans notre pays pour le développement. »

« Ensemble pour la présidentielle »

« Rentrer à Kidal, c'est une joie pour moi et c'est une fierté pour le Mali et pour tous les Maliens, confie M. Kamissoko, déjà focalisé sur sa mission. Nous venons pour pouvoir organiser les élections avec nos compatriotes qui sont là, nos sœurs, nos frères, ensemble pour élire un président de la République. »

« Je suis arrivé avec tous les préfets, mon directeur de cabinet, mon conseil aux affaires juridiques, le sous-préfet, énumère le gouverneur. Dès qu'on rentre en ville, nous allons commencer à travailler sur les listes électorales et la distribution des cartes Nina. Ce qu'on peut dire aux populations, c'est qu'elles doivent venir chercher leurs cartes. »

Discussions en cours

D'après un diplomate en poste à Bamako, la mission du gouverneur ne doit durer que deux à trois jours. L'objectif, c'est donc de mettre en place une équipe en vue de l'élection présidentielle. Dix techniciens de l'administration malienne, appuyés par des membres des Nations unies, devront effectivement travailler dans l'urgence sur les listes électorales.

Comme le gouvernorat sert de QG au MNLA (Mouvement national de libération de l'Azawad), le gouverneur devrait se replier sur la base de Serval. Ce retour est compliqué par la présence de 30 soldats du colonel Gamou à Kidal. « Lui et ses hommes sont en majorité des Imghad, explique un notable, une communauté puissante qui a trusté dans le nord du Mali de nombreux postes locaux lors des dernières élections. » En face, au sein du HCUA (Haut conseil pour l'unité de l'Azawad) et du MNLA, règnent les Ifhogas, notamment la famille du chef coutumier, les Intalla.

Alors, depuis vendredi, jour de l'entrée de 200 soldats maliens à Kidal, les mouvements du Nord demandent le départ des hommes de Gamou vers Gao. Des discussions sont en cours à la présidence malienne à Bamako, mais pour le moment, face au refus de l'armée, rien n'a encore été décidé.

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