Selon les autorités nigériennes, ce samedi 1er juin, trois prisonniers membres de la secte Boko Haram, bénéficiant vraisemblablement de complicités internes, se procurent une arme et tuent deux gardes à bout portant. Après des échanges de tirs, les trois hommes sont neutralisés, mais 22 prisonniers prennent la fuite.
Pour Niamey, l'attaque aurait donc été menée de l'intérieur de la prison. Toutefois, plusieurs témoins affirment à l'époque avoir vu des combattants non loin de la centrale et entendu des coups de feu à l'extérieur de l'enceinte. Des témoignages qui iraient dans le sens du communiqué du groupe de Belmokhtar, qui affirme que l'opération aurait été préparée depuis mai et pilotée de l'extérieur par un certain Abdallah al-Soudani.
« Les combattants ont neutralisé les gardes et pris possession du magasin d'armement de la prison, avant de procéder à la libération des prisonniers », indique le groupe terroriste, qui explique avoir retardé sa revendication, « pour permettre à nos frères d’arriver en lieu sûr et que d’autres puissent parvenir à nos fiefs islamiques de l’Azawad ».
Or au lendemain de l'attaque, si les autorités nigériennes affirmaient suivre toutes les pistes, elles recherchaient particulièrement activement l'un des évadés, Cheïbani Ould Hama. Un Malien de Gao condamné en 2012 à 20 ans de prison pour l'assassinat de quatre Saoudiens au Niger.
Présenté comme un « dangereux terroriste », l'homme est aussi soupçonné d'avoir assassiné un attaché de défense américain en 2000 à Niamey et d'avoir participé à l'enlèvement de ressortissants étrangers en 2009, notamment pour le compte d'Aqmi, auquel appartenait alors encore Belmokhtar.