La menace était venue d'Omar el-Béchir en personne. Le président soudanais avait donné soixante jours à ses compagnies pétrolières pour bloquer l'accès au pétrole du Soudan du Sud afin d'empêcher ses exportations.
« S’ils n’arrêtent pas leur soutien aux mouvements rebelles, leur pétrole, ils peuvent le boire », avait alors déclaré le président. Depuis la partition entre le Nord et le Sud en 2011, le pouvoir soudanais est engagé dans des combats contre des groupes armés à la frontière. Khartoum accuse le Soudan du Sud de prêter main-forte aux rebelles, ses anciens alliés lors de la guerre civile. Juba a toujours démenti prendre part aux combats. Mais le Soudan affirme avoir des preuves.
Finalement, selon un haut responsable de Khartoum, les autorités des deux pays ont décidé de cesser les hostilités après une série d'entretiens la semaine dernière. Elles vont s'en remettre à des experts de l'Union africaine pour trancher leur différend.
Ce n'est pas la première fois que le Soudan et le Soudan du Sud utilisent le pétrole comme levier de leurs négociations. L'or noir reste un enjeu vital pour les économies des deux Etats.