Soudans: des discussions pour apaiser les tensions sur le pétrole

Une délégation du Soudan du Sud conduite par le vice-président Riek Machar est à Khartoum depuis ce dimanche 30 juin. Accompagné de ses ministres du Pétrole, de la Défense et de l'Intérieur, Riek Machar s’est entretenu avec son homologue soudanais et le président Omar el-Béchir. Objectif : désamorcer les tensions sur le pétrole entre les deux voisins.

L'équation est toujours la même : comment contenter le Soudan qui a perdu les trois quarts de ses revenus pétroliers depuis l'indépendance du Sud en 2011 et qui supporte les coûts des infrastructures d'exportation tout en permettant au Soudan du Sud d'exporter son pétrole qui ne peut passer que par les deux pipe-lines soudanais ?

Le 8 juin, le président soudanais Omar el-Béchir a promis de fermer les oléoducs en rétorsion au soutien, réel ou supposé, de Juba aux rebelles. Mais fermer un oléoduc est une procédure qui prend plusieurs semaines, ce qui permet aux diplomates de travailler. Des diplomates et politiques, largement encouragés par les grandes compagnies – la chinoise CNPC, l'indienne ONGC et la malaysienne Petronas – qui ont besoin de vendre le pétrole qu'elles exploitent dans les deux pays.

Si la fermeture des vannes est toujours d'actualité, le pétrole continue de couler. À tel point qu'on se demande si Khartoum mettra réellement sa menace à exécution, comme il l’avait fait de janvier 2012 à avril dernier. Selon une source citée par Reuters, le Soudan du Sud vient de vendre un million de barils, qui sont chargés à bord d'un pétrolier en ce moment à Port-Soudan. Et ces dix derniers jours, deux autres tankers ont quitté Port-Soudan les cales pleines.

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