Il a fallu trois mois et 15 millions de dollars aux hommes de Mokhtar Belmokhtar pour préparer l’attaque d'In Amenas. C’est le journal El Watan dans son édition du week-end qui révèle ce vendredi des extraits du rapport d’enquête commandé par la présidence algérienne. Selon ce document, la prise d'otages du 16 janvier dernier avait été planifiée dès le mois d’octobre. Le choix s'était porté sur le site d'In Amenas. Proche de la frontière libyenne, il permettait en effet un repli facile. Et surtout des membres du Mujao y ont travaillé.
Du sable pour camoufler les véhicules
Une semaine avant l’attaque, une soixantaine d’hommes, divisés en trois groupes, quittent Aguelhoc au Mali pour le sud de la Libye où les attend un groupe d’appui. Ils savent comment déjouer la surveillance algérienne. Au fil de la traversée, aucune communication, des déplacements de nuit pour éviter les nuages de poussière, des trajets en cercle pour effacer les traces, et de la graisse pour recouvrir les véhicules de sable et les rendre invisible la journée.
Si l’attaque surprend les Algériens, l’armée est entraînée pour de telles situations. Le 16 janvier, lorsque le groupe attaque la base gazière, les Algériens envoient un négociateur pour gagner du temps. Pendant ce temps, plus de 6 000 hommes sont dépêchés sur les lieux. A la fin de l’assaut, 29 terroristes ont été abattus.