Avec notre correspondante à Phnom Penh,Stéphanie Gee
La ville d’Agadez, avec sa grande mosquée coiffée d’un imposant minaret en terre crue, constitue le phare du tourisme au Niger, mais est actuellement désertée en raison de l’insécurité qui y règne, les pays occidentaux déconseillant de s’y rendre.
La reconnaissance internationale que lui accorde l’Unesco vient couronner une dizaine d’années d’efforts. « C’est vraiment une attente de longue haleine, aussi bien des populations locales que de tous ceux qui sont là pour protéger le patrimoine et cette richesse que nous avons dans la ville d’Agadez. Ce n’est que justice, je pense », explique Rhissa Feltou, le maire de cette « porte du désert ». « Vous l’avez vu, le dossier d’Agadez était complet, il n’y avait pas à dire. Enfin, tout le monde était ému. Tout le monde a partagé ce sentiment que c’est une valeur à partager. C’est un patrimoine, ça appartient à tout le monde, et nous sommes très, très contents. »
Un point de départ
Si des années d’instabilité politique ont retardé l’inscription du site, pour l’édile Rhissa Feltou, c’est un tournant qui s’opère au Niger, un des pays les plus pauvres du monde.
« Je pense qu’on prend conscience qu’il faut préserver et entretenir ce qu’il reste, parce que nous sommes un grand pays. Il y a beaucoup de priorités, mais la culture est essentielle, il faut la préserver », insiste le maire d’Agadez. « Parce ce qu’un peuple qui ne conserve pas sa richesse est appelé à ne pas avoir de repère », pose-t-il. Il dit espérer désormais que « beaucoup d’autres sites vont se rajouter » et que le Niger s’apprête à proposer d’autres sites pour une inscription sur la liste du patrimoine mondial.
Et l’ardent défenseur du dossier d’inscription d’Agadez d’assurer que ce n’est là qu’un début et que le travail de sensibilisation auprès de la population pour protéger ce patrimoine va se poursuivre.
Retrouvez aussi Agadez dans le reportage Afrique de ce dimanche 23 juin.