Keita, informaticien originaire d’Afrique, a été attiré en France par une entreprise qui lui a promis une embauche et un titre de séjour. Une fois sur place, il a vite déchanté:
« Ils avaient signé des engagements avec moi. Sur le plan des avantages, des mois durant, je n'en ai pas vu la couleur, et quand je suis passé en situation irrégulière, ça a été plus compliqué. Je devais travailler pour eux. Soit je faisais ce qu'ils disaient, ou je me retrouvais à la police ou à la rue. Je dépendais d'eux à 100%. Je travaillais dans l'entreprise sans toucher un centime. »
C’est en rencontrant une autre personne exploitée comme lui dans la même société que Keita s’est décidé à déposer plainte à la police et au Conseil des Prudhommes. Mais les poursuites s’avèrent difficiles, ses ex-employeurs ayant fui la France.
Mise en garde contre les ecrocs
Laure Daviau, l’avocate de l’association Esclavage Tolérance Zéro met en garde contre les escrocs de ce type qui sévissent notamment sur Internet. « Il faut essayer de mettre un terme à une certaine forme de méconnaissance que peuvent avoir certaines personnes face à des promesses de gérants depuis la France, explique-t-elle. Souvent, ils leurs font miroiter une situation professionnelle, un salaire de 3000 euros, un CDI, que le salarié ne verra jamais venir. »
D’après la Commission européenne des Affaires intérieures le phénomène de la traite d’êtres humains est en augmentation, alors que les auteurs sont de moins en moins souvent arrêtés.