Lievin N’gondji dirige l’association congolaise pour la paix et la justice, il est membre du comité de pilotage d’Ensemble contre la mort. Mais pour lui, en RDC, le débat sur l’abolition n’avance pas : « Il y a quelque chose de positif, c’est que, depuis 2003, on n'a plus procédé à des exécutions. Ce qui fait qu’en 2013, on est passé au statut d’abolitionniste de fait. Mais avec ce qui s’est passé en Gambie, où 17 ans après le moratoire, le président Yahya Jammeh s’est réveillé un jour et a donné l’ordre qu’on exécute les condamnés à mort, ça ne nous rassure pas. C’est pour cela que nous demandons qu'officiellement, les gouvernants puissent déjà voter, ne serait-ce que la résolution des Nations unies appelant au moratoire universel. Ca, ça peut nous rassurer ».
Des pays qui sortaient de la guerre « ont aboli la peine de mort »
La violence et la guerre, dont souffre particulièrement l’Est du pays, ne devraient pas empêcher l’abolition de la peine capitale selon Lievin N’gondji : « Nous avons des pays qui ont aboli la peine de mort et qui sortaient de la guerre, comme l’Angola, notre pays voisin et soutien. L’Angola soutient le gouvernement congolais. Ils ont aboli la peine de mort en 1982 et ils étaient en pleine guerre. Nous, on ne peut pas indiquer statistiquement aujourd’hui qu’il y a beaucoup plus de criminels en Angola que chez nous ».
Dans son discours de clôture du congrès à Madrid, le représentant spécial de l’Union européenne pour les droits de l’homme, Stavros Lambrinidis, a interpellé l’Union africaine, disant que cette entité régionale pouvait jouer un rôle pour faire de l’Afrique un continent sans peine de mort.