Congrès mondial contre la peine de mort: un ancien bourreau témoigne

Le 5e Congrès mondial contre la peine de mort s’est ouvert ce mercredi 12 juin à Madrid. Parmi ceux qui se mobilisent depuis plusieurs années pour tenter d’y mettre un terme, un ancien gardien d’un couloir de la mort.

De notre envoyée spéciale à Madrid, Véronique Gaymard

Jerry Givens était membre de l’équipe des exécutions dans l’État de Virginie, qui applique toujours la peine capitale. Il préparait les détenus, les rasait, les pardonnait au nom de Dieu, puis les sanglait sur la chaise électrique ou sur les tables pour l’injection létale.

« Entre 1976 et 1999, j’ai été le chef de l’équipe d’exécution de l’État de Virginie. Je n’aimais pas particulièrement procéder à ces exécutions, je ne faisais que suivre les ordres de l’État de Virginie. Quelqu’un devait le faire, si ce n’était pas moi, il y aurait eu d’autres pour le faire », explique Jerry Givens.

En 1999, Jerry Givens a été accusé de blanchiment d’argent, ce qu’il nie avoir fait. Il a alors perdu confiance dans le système. Il s’est aussi rendu compte qu’il a pu exécuter un innocent. « Je suis content d’en être sorti. Moi-même j’ai subi un procès injuste, donc je me pose des questions sur les 62 personnes que j’ai exécutées. Peut-être l’un d’entre eux ou peut-être tous ont eu des procès injustes, je ne sais pas », confie-t-il.

Jerry Givens a pris la parole lors de la conférence de presse du Congrès mondial contre la peine de mort, en insistant sur le côté irréversible de la peine capitale. Il était aux côtés de Tanya Ibar, la femme de Pablo Ibar, condamné à mort en Floride, qui clame son innocence.

Partager :