« Le général Yav, qui était tombé malade, est mort à Hôpital général de référence de Kinshasa, a indiqué son avocat. Il a été condamné à mort avec beaucoup d’autres, qui avaient accompagné Laurent-Désiré Kabila lors de la révolution du 17-Mai. Ce grand cadre de l’armée et compagnon de lutte de Laurent-Désiré Kabila vient de mourir. C’est un digne fils du Katanga et un client qui avait toujours cru à son pays. Il est parti. »
Me Jean-Marie Eley Lofele s'est ensuite attardé sur les circonstances de son décès. « Il avait commencé des soins en prison et pendant longtemps, on n’acceptait pas qu’il aille à l’hôpital compte tenu de la gravité de l’infraction qu’on lui reprochait (…) Il avait l’espoir de voir aboutir la procédure. Au moment où nous acheminons vers un dialogue national et au moment où le problème devait être versé dans ce dialogue national pour la réconciliation, mon client a rendu l’âme, et cela n’honore pas la République démocratique du Congo. »
Peines controversées
Pour le juriste, le décès du général Yav prouve qu'il est temps de tourner la page des condamnations à mort extrêmement controversées, prononcées après l'assassinat de l'ancien président.
« Malheureusement, les enquêtes continuent. Cela fait bientôt dix ans, et le dossier est toujours bloqué. Aujourd’hui, les compatriotes commencent à décéder. Donc, c’est l’occasion pour que le gouvernement de Kinshasa puisse verser cette matière au fameux dialogue national et libérer tous ces compatriotes : les Eddy Kapend, les Nono Lutula, les Capitaine Itongwa, etc.
25 condamnés à morts encore en prison
Dans cette affaire, il y avait en effet plus de trente condamnés à mort. Certains déjà morts, d'autres toujours en prison. « Aujourd’hui, ils sont au moins 25 condamnés à morts toujours en prison, confirme l'avocat. Et comme le dialogue national va commencer, j’espère bien que les autorités vont tirer des leçons (…). Il faut tourner la page. Lorsqu’une juridiction exceptionnelle condamne quelqu’un à mort et qu’on vous promet qu’on va continuer les enquêtes, dix ans après, il est anormal que le procès ne continue pas. Or les gens commencent à mourir, c’est l’occasion pour libérer nos compatriotes qui sont en prison. »