Plusieurs dizaines de manifestants, dont le porte-parole du mouvement jihadiste Ansar al-Charia, sont venus dire leur hostilité à ce mouvement Femen.
Ils sont également venus demander une peine sévère et exemplaire de la justice contre Amina, cette fameuse Femen tunisienne jugée ce jeudi pour port d'un spray lacrymogène, un délit pour lequel elle encourt jusqu’à six mois de prison.
Amina avait été arrêtée après son fameux graffiti sur le mur du cimetière de la grande mosquée de Kairouan, il y a presque deux semaines maintenant.
Ce matin, la tension était palpable devant ce tribunal de Kairouan. Leila Ben Debba, l’avocate des grandes figures de la révolution et qui fait partie du comité de soutien d’Amina, assure avoir été violentée par des manifestants. Elle a demandé que la protection sécuritaire soit renforcée devant le tribunal, ce qui a été fait.
Un lynchage évité de justesse
L’action des Femen fait beaucoup réagir en Tunisie. La plupart du temps, ce sont des réactions de rejet vif, malgré quelques soutiens plutôt minoritaires. Cet activisme provoque souvent la colère des Tunisiens.
D’ailleurs, les trois Femen européennes, qui vont être déférées devant le parquet ce jeudi pour s’être déshabillées en soutien à Amina, ont échappé de peu mercredi au lynchage par une foule en colère avant que la police ne les exfiltre in extremis.
En tout cas, en ce qui concerne le procès Amina, les auditions sont maintenant terminées. Le tribunal va pouvoir délibérer. Il n’est pas impossible que sa décision soit connue dans la journée.