Tout s’est passé très vite. Les trois Femen se sont déshabillées devant le palais de justice de Tunis. Elles ont escaladé, seins nus, les grilles d’entrée du bâtiment en criant « Free Amina », du nom de la Femen emprisonnée.
Quelques instants d’incrédulité et ensuite plusieurs passants ont immédiatement tenté de couvrir le corps de ces jeunes femmes, dénudées. Mais une foule choquée par leur action s’est formée autour d’elles. La police est intervenue pour tenter d’exfiltrer les trois Femen avant qu’elles ne soient lynchées par cette foule en colère, ce qui n’est pas arrivé.
En Tunisie, devant le palais de justice ce matin, ce type de militantisme est très mal perçu. Des dizaines de passants, d’avocats, très choqués, parlent d’un manque de respect de l’identité arabo-musulmane tunisienne. Et d’ailleurs l’action d’Amina, la Femen tunisienne, n’a jamais reçu beaucoup de soutien dans son pays, même du côté de la gauche, des féministes traditionnelles et du courant moderniste.
Amina, dont le procès s’ouvre demain, est en détention préventive depuis une semaine après son interpellation pour avoir tagué le mot « Femen » sur le mur du cimetière de la grande mosquée de Kairouen, considérée comme la quatrième ville de l’islam.