Avec notre correspondante à Dakar, Carine Frenk
Lors du meeting de Mbacké vendredi dernier, Bara Gaye, a accusé le chef de l'Etat d'« avoir retiré les passeports diplomatiques de chefs religieux, d’anciens ministres et d’anciens présidents d'institutions, pour les donner à des homosexuels ». Il a déclaré aussi en substance que Macky Sall était un incapable, qu’il avait trahi Abdoulaye Wade, qu’il devait quitter le pouvoir.
Ces déclarations enflammées et son escapade du week-end, lui valent aujourd’hui d’être placé en garde à vue, en attendant d’être présenté au procureur de la République ce mardi. Omar Sarr le numéro deux du PDS, dénonce « une dictature rampante qui s’installe au Sénégal ».
Délit d’offense au chef de l’Etat
« L’impunité, c’est fini dans notre pays », répond pour sa part Abdou Mbow, député et président de la jeunesse Alliance pour la République (APR), le parti de Macky Sall. « On peut faire de la politique sans injurier ni calomnier les institutions de la République. »
Ce nouvel épisode relance en tout cas le débat sur le délit d’offense au chef de l’Etat, d’autant que Macky Sall reste président de l’APR. Certains comme Seydi Gassama d’Amnesty International, estiment qu’il est temps que le Sénégal supprime ce délit d’un autre âge qui fabrique selon lui des « prisonniers politiques » alors que le délit de diffamation pourrait très bien suffire à traiter ce genre d’affaires.