En 2008, Olinda, un navire rempli de pétrole brut venant du Nigéria, accoste au port de Dakar. Sa cargaison, 980 000 barils, est destinée à la SAR, la Société africaine de raffinage. Or, selon un rapport de l’inspection générale d’Etat, 60% seulement de la cargaison était constituée de pétrole, le reste n’étant en fait que de l’eau de mer. Le manque à gagner pour l’Etat selon l’IGE, serait de 9,7 milliards de francs CFA (près de 15 millions d’euros).
Huit cadres de la société ont déjà été entendus, dont l’ancien directeur général, Carmélo Sagna. Jeudi, et pour la première fois, c’était au tour de l’ancien ministre de l’Energie, Samuel Sarr, de donner sa version des faits aux enquêteurs de la Brigade des affaires générales de la division des investigations criminelles. L’audition a duré sept heures.
Joint au téléphone par RFI vendredi 17 mai, Samuel Sarr nie tout en bloc. « Ca ne tient pas debout, a-t-il dit, c’est le groupe BNP-Paribas qui a financé cette cargaison. Les contrôles ont été faits à l’époque ». Et d’ajouter : « J’ai plutôt remis la SAR à flot alors que quand je suis arrivé à la tête du ministère, elle était fermée, avec un trou de 89 milliards de francs CFA ». Cette accusation est selon lui « montée de toute pièce ».