Avec notre correspondante à Dakar,Carine Frenk
Chassés manu militari samedi dernier, les commerçants ambulants de Sandaga remontent leur étal, sous l’œil vigilant de policiers à l’instar d’Ousseynou, recasé dans le site provisoire Peytavin-Jean Jaures : « Je vends des bijoux, des sacs et des chaussures. On a cassé ma table, alors je suis en train d'en installer une autre ».
En 2007 déjà, les ambulants de Sandaga avaient été déguerpis. Ils s’étaient révoltés, Dakar s’était embrasée et le gouvernement avait reculé. Cette fois, l’atmosphère est moins électrique. « Cette fois c'est différent, explique Adama Sow, secrétaire général de la Synergie des marchands ambulants pour le développement. C'est la première fois qu'on nous propose une solution de recasement réelle. C'est pour ça, on a accepté la logique de recasement provisoire en attendant le recasement définitif. Parce que, au lieu de rester de simples marchands ambulants, on va devenir de vrais commerçants ».
Y aura-t-il de la place pour tous ? Le site définitif sera-t-il prêt dans six mois ? Le président de l’Association des jeunes marchands ambulants débrouillards, Saër Tambedou, est plus circonspect : « Moi je sais qu'il y a beaucoup de marchands ambulants qui refusent d'être recasés. Ils sont inquiets parce qu'ils ne veulent pas de ce site provisoire. Il y en a qui ne veulent pas se laisser faire et qui veulent manifester ».