Sénégal: les petits vendeurs ne sont plus les bienvenus dans les rues de Dakar

Les opérations de désengorgement des grandes artères de la capitale sénégalaise se poursuivent depuis une semaine. Directement touchés par cette opération de grande envergure, des centaines de petits commerçants installés au bord de la voie publique sont chassés et leurs étals détruits. Pendant ce temps, dans d’autres quartiers, étals et ateliers font leur réapparition.

Rue 22, à la Médina. Les pelleteuses de la préfecture viennent de passer devant la boutique d’Abdoulaziz, broyant les toits en tôle, renversant tout sur leur passage. « Ils ont tout gâté », s’emporte, amer, le vendeur de pneus et de pièces détachées, affairé à tenter de sauver ce qui peut l'être encore.

Pas d'autre endroit où aller

Mais à peine chassés, certains vendeurs reviennent. Ismael, vendeur de chaussures à Dakar depuis sept ans, ne le cache pas : pour lui, c’est une question de survie. « On se réinstallera tant qu’il n’y a pas d’autre solution. On n’a pas d’autre endroit où aller », martèle-t-il. Pour lui, les opérations de déguerpissements se sont traduites par des tables cassées et des marchandises dispersées.

Le sous-préfet de Dakar-plateau, Seydou Ba, juge quoiqu’il en soit qu’« il est temps que force revienne à la loi ». Il reconnaît cependant que « la nature ayant horreur du vide », les vendeurs se réinstallent souvent aussi vite qu’ils ont été chassés. « Notre problème est un problème de suivi. On ne peut pas mettre des agents partout », expose-t-il. Mais il n’en a pas moins réaffirmé la « volonté politique de rendre la ville propre, de dégager tout ce qui gêne la circulation ».

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