Débat en Algérie sur une procédure d'empêchement d'Abdelaziz Bouteflika

Le pouvoir algérien s'efforce de rassurer la population sur l'état de santé d'Abdelaziz Bouteflika hospitalisé depuis plus de trois semaines à Paris. Selon le Premier ministre algérien, l'état de santé du président s'améliore de jour en jour. Il doit observer « un strict repos » mais son pronostic vital n'a « jamais » été engagé. Pourtant, l'absence prolongée du président relance le débat sur une procédure d'empêchement.

Ce sont les partis d’opposition qui l’ont évoqué en premier. Dès l’hospitalisation du président de la République, le Front des forces socialistes (FFS) a demandé l’application de l’article 88 de la Constitution. Cet article prévoit qu’en cas d’incapacité à gouverner du président, le chef du Sénat peut prendre le pouvoir pour une période d’intérim de 45 jours, à l’issue de laquelle, il faudra organiser des élections anticipées.

L’initiative doit venir du Conseil constitutionnel qui n’a pour le moment rien fait. Un tiers de ses membres ont été nommés par Abdelaziz Bouteflika lui-même. La presse, et notamment le quotidien El Watan, demande régulièrement l’application de cet article 88.

Depuis ce week-end, de plus en plus de personnalités se disent favorables à l’organisation d’élections anticipées. C’est le cas d'Abderrezak Mokri, le nouveau numéro un du premier parti islamiste, un parti qui a été membre de la coalition présidentielle. Mais tous les proches du président, dont le ministre Amara Benyounes, affirment qu’Abdelaziz Bouteflika va bien, et qu’une telle procédure serait un coup d’Etat médical.

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