Hervé Bourges revient d'Alger. L'ancien conseiller du président Ben Bella y était pour présenter son film : L'Algérie à l'épreuve du pouvoir. Il avait participé au dernier voyage de François Hollande en Algérie et il connaît très bien la classe dirigeante.
« Il n’y a pas de nouvelle officielle, la seule chose que je sache c’est que normalement il ne serait pas à Alger, mais toujours à Paris au Val-de-Grâce, assure Hervé Bourges. Mais je n’ai pas d’information officielle. Ce que je sais aussi, c’est que lors du dernier Conseil des ministres, qui s’est tenu à Alger mercredi dernier, je crois savoir que le Premier ministre a indiqué qu’il avait eu le président au téléphone et il a même donné des précisions en indiquant que, " il fallait aller dans tel sens avec la coopération avec la Chine ", car il doit y avoir une rencontre importante entre les deux pays pour mettre au point des textes nouveaux. Donc c’est quelque chose de très précis. Je ne pense pas que le Premier ministre avancerait des choses de ce genre s'il ne les tenait pas de la bouche du président Bouteflika. Et ça m’étonnerait qu’il puisse tenir ça de la bouche de quelqu’un qui se trouverait, comme certains ont pu l’affirmer sans preuve, dans un coma profond. »
Un communiqué pour dénoncer les « fausses » informations
Après une dizaine de jours de silence officiel, c’est Abdelmalek Sellal, le Premier ministre, qui a donné, lundi 20 mai au soir dans un communiqué, des nouvelles du président algérien. Abdelaziz Bouteflika observe un strict repos, comme demandé par les médecins, pour lui permettre une récupération totale. A aucun moment, son pronostic vital n’a été engagé et sa santé s’améliore de jour en jour. Voilà donc la version officielle.
Le président algérien a été hospitalisé le 27 avril, mais depuis c’est la seconde fois que le Premier ministre prend la parole à propos de la santé d’Abdelaziz Bouteflika. C’est principalement la présidence et le médecin du président qui avaient communiqué jusqu’à présent.
L’implication du Premier ministre est le signe que les autorités algériennes sont bien décidées à reprendre la main sur la communication autour de la santé d’Abdelaziz Bouteflika. Au début du week-end, c’est la presse française qui a indiqué que le président allait mal. Le Premier ministre a d’ailleurs critiqué la presse étrangère qui, selon lui, « porte atteinte au développement et à la sécurité de l’Algérie en diffusant de fausses informations ».
Mais surtout, depuis le samedi 18 mai, on ne parlait plus que des deux quotidiens algériens censurés. Ces deux journaux qui affirmaient, eux, qu’Abdelaziz Bouteflika était dans un état comateux.