La souffrance et la violence n’ont pas quitté Marikana. Neuf mois après la mort de 34 personnes tuées par la police, au plus fort d’une grève sauvage pour les salaires, la tension reste forte dans cette mine de platine située à 120 km de Johannesburg.
Il y a eu, le week-end dernier, le meurtre par balle d’un leader syndical dans un bar. Cet homme était à l’origine de la percée du petit syndicat Amcu dans cette mine, auparavant un bastion du Syndicat national des mineurs (NUM), le grand syndicat. Il était aussi l’un des témoins clés dans l’enquête sur les évènements de Marikana, en cours actuellement.
Deux autres personnes ont été tuées ce même week-end, dans un bidonville tout proche de la mine. Le NUM affirme que l’une des victimes faisait partie de ses troupes. A cela se sont ajoutés des affrontements entre policiers et habitants du bidonville quand les forces de l’ordre sont arrivées sur place.
Plans sociaux dans les cartons
Tous ces évènements ont lieu alors que les mines de platine s’apprêtent à négocier sur les salaires, dans une ambiance de surenchère syndicale et sur fond de plans sociaux : Amplats, le numéro un mondial du platine envisage de supprimer 6 000 emplois dans la région, ajoutant à la tension.
Enfin, personne n’a oublié les évènements du mois d’août dernier. Depuis le mois de décembre, sept mineurs se sont suicidés à Marikana, d’après un chercheur de la fondation Bench Mark. Des mineurs traumatisés, endettés. Une vague de suicides inhabituelle dans la région d’après ce chercheur.