Pour accueillir le prochain sommet de la francophonie, Dakar fait construire un nouveau centre de conférence à Diamniadio, à une trentaine de kilomètres de la capitale.
A peine conçu, le nouvel ouvrage suscite déjà des critiques. Le Forum civil dénonce le fait que les études et la conception de ce projet n’aient fait l’objet d’aucun appel d’offres.
« Le Premier ministre lui-même a écrit une lettre à l'Autorité de régulation des marchés publics après avoir été saisi par le cabinet du président de la République pour demander à cette autorité de lui accorder un marché de gré à gré, donc en direct, d'un montant de plus de 268 millions de francs CFA, analyse Birahim Seck, membre du Forum civil. Les autorités n'ont pas usé d'une règle prévue par le code des marchés publics qui est la planification. De la même façon en 2006, lors de l'organisation de la conférence islamique, les mêmes pratiques ont été utilisées. Le gouvernement du président Wade nous avait dit qu'il allait construire des hôtels, des centres de conférence. Jusqu'à présent rien, alors que des marchés ont été passés. »
De son coté, le gouvernement justifie cette démarche par l’urgence de la situation. Selon Abdou Latif Coulibaly, le porte-parole du gouvernement et ministre de la Promotion de la bonne gouvernance, le sommet de la francophonie devant se tenir en novembre, il aurait été impossible de tenir les délais. « Nous ne pouvions pas, dit-il, faire d’appel d’offres qui aurait duré six mois tout en livrant le bâtiment à temps. Toutes les procédures du marché de gré a gré ont été respectées, il n’y a rien d’illégal dans cette démarche. »