La candidature d'Andry Rajoelina est une surprise à plus d'un titre. Tout d'abord, il a déposé son dossier au-delà de la date buttoir du 28 avril. Pour nombre d'observateurs, la crédibilité de la Cour électorale spéciale est donc mise en cause. Une observation problématique, car ce sont ces huit mêmes magistrats qui seront en charge du contentieux électoral.
Surtout, Andry Rajoelina s'était engagé en janvier à ne pas se présenter. Son revirement est donc perçu comme une trahison par la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC), qui parraine la feuille de route.
Marc Ravalomanana peut lui aussi s'estimer floué suite à la volte-face d'Andry Rajoelina. L'ancien président avait en effet renoncé à se lancer dans la course, car son rival devait l'imiter, c'était le fameux « accord ni-ni ». Cet accord qui, depuis hier, vendredi 3 mai, a volé en éclats.
Ravalomanana exige son retour
Selon des proches du président en exil en Afrique du Sud, Marc Ravalomanana exige maintenant au minimum de pouvoir rentrer au pays pour appuyer la candidature de son épouse Lalao. Pour la communauté internationale, tant qu'Andry Rajoelina ne se présentait pas, il pouvait imposer à son rival de rester en exil jusqu'à la fin des élections, mais depuis hier, on voit mal au nom de quoi il pourrait s'opposer au retour du président qu'il a évincé.