Libye: tensions entre manifestants pacifiques et milices armées autour de la loi d’exclusion politique

Depuis dimanche dernier 28 avril, des hommes armés encerclent le ministère des Affaires étrangères de Tripoli et depuis ce mardi, celui de la Justice. Ils réclament l’adoption de la loi d’exclusion politique contre les anciens collaborateurs du régime Kadhafi. Mais depuis quelques jours, des voix se font entendre contre le recours aux armes et le règne des milices. Une manifestation a eu lieu hier, vendredi 3 mai, dans l'après-midi en plein cœur de Tripoli où les deux groupes se sont retrouvés face à face place des Martyrs.

« Libye libre, Libye libre, les milices dehors », c’est ce que scandaient les manifestants vendredi après-midi à Tripoli. Depuis quelques jours, des voix s’élèvent pour dénoncer la pression qu’exercent des hommes armés et des manifestants pour que la loi d’exclusion politique soit adoptée.

Environ 300 personnes ont manifesté en plein cœur de Tripoli. Comme Walid, une trentaine d’années, qui condamne l’usage de la force et se justifie : « Si vous voulez manifester tous les jours, pas de souci. Mais en ordre, sans armes et sans bloquer les routes. Certains (appartiennent) à des milices légales, d’autres illégales, mais tous portent des armes, ce sont tous les mêmes. »

« C'est nécessaire »

Sur la place des Martyrs, les manifestants se retrouvent face aux partisans de la loi d’exclusion politique. Tous les manifestants ne sont pas contre cette loi mais ils dénoncent les moyens employés pour la faire adopter. Son jeune garçon sur les épaules, Ali comprend leurs motivations mais il ne compte pas relâcher la pression : « La première chose et la plus importante, c’est que le sang des martyrs n’ait pas coulé en vain. Nous voulons la loi d’exclusion politique, c’est nécessaire ! Et elle doit être appliquée pour tous, pas seulement pour le ministère des Affaires étrangères ou le Parlement », assène-t-il.

L’armée s’est timidement déployée à Tripoli envoyant une vingtaine d’hommes sur la place des Martyrs. Selon un porte-parole de l’état-major, elle sécuriserait également des bâtiments stratégiques comme la banque centrale ou d’autres ministères.

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