Le nouveau texte modifie la structure de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) : outre le bureau, il crée une assemblée plénière qui fait office d'organe « de conception, d'orientation et de contrôle » du bureau. La société civile y fait aussi son entrée.
Du côté du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), le parti présidentiel, on ne cache pas sa satisfaction devant toutes ces « innovations majeures ».
« Cette fois-ci, détaille Emmanuel R. Shadari, président du groupe à l'Assemblée nationale, nous avons deux organes : une assemblée plénière composée de treize membres et le bureau composé de six membres, alors qu'auparavant on avait seulement un seul organe. Autre innovation : sont membres les gens de la majorité, ceux de l'oppostion et ceux de la société civile. Troisième innovation : nous avons demandé dans la loi expressément à ce que la Céni soit présidée par un membre de la société civile. »
Toujours « insuffisant »
Du côté de l'UNC, l'Union pour la nation congolaise, qui dispose d'un groupe à l'Assemblée, on parle toujours d'un défaut de représentativité. « Ce n'est pas suffisant, regrette Vital Kamerhe, président de l'UNC. Nous aurions voulu que la Céni soit un organe véritablement neutre, c'est-à-dire que, de par sa composition, elle ne puisse pas favoriser une quelconque force qui va concourir aux élections (...) Il y a un déséquilibre en défaveur de l'opposition et de la société civile ».
« Rien » de nouveau
L'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) d'Etienne Tshisekedi continue de dénoncer les résultats des élections de 2011 et a refusé de siéger à l'Assemblée nationale. Pour ce parti, la nouvelle loi sur la Céni ne change pas la donne, comme l'explique Albert Moleka, le directeur de cabinet et porte-parole d'Etienne Tshisekedi :
« Ayant vécu de près l'expérience de ces élections, il n'y a rien dans le texte que j'ai lu qui fait barrage au même scénario que nous avions vécu ».
« Cosmétique »
La Conférence épiscopale salue bien sûr l'entrée de la société civile dans les instances de la commission, mais regrette qu'elle n'ait pas plus de pouvoir. « La Céni reste encore très politisée, souligne Donatien Nsholé, son secrétaire adjoint. Les attributions accordées par la président [à la société civile, ndlr] nous semblent plus cosmétiques que réelles ».