Les défis du recensement électoral zimbabwéen

Les autorités du Zimbabwe vont lancer cette semaine une campagne pour enregistrer les citoyens zimbabwéens sur les listes électorales, en vue des élections prévues en principe avant la fin de l'année. Les partis du président et du Premier ministre, en désaccord sur de nombreux points, se livrent un véritable bras de fer pour imposer leurs conditions.

Les défis sont notamment d'ordre financier. Le Mouvement pour le changement démocratique (MDC) du Premier ministre Morgan Tsvangirai exige que des réformes dans les secteurs des médias et de la sécurité soient adoptées avant les élections.

Le scrutin présidentiel contesté de 2008 avait été entaché de violences qui avaient fait des dizaines de morts dans les rangs du MDC. Le Front patriotique de l'Union nationale africaine du Zimbabwe (Zanu-PF) de Robert Mugabe, au pouvoir depuis trente-trois ans, s'y oppose avec véhémence, ce qui semble irriter de plus en plus la communauté internationale.

La liste électorale est l'un des nombreux points de discorde entre la Zanu-PF et le MDC. Le parti de Morgan Tsvangirai accuse, après chaque scrutin, son adversaire de lui voler la victoire. « Nous devons faire disparaître les centaines de milliers d'électeurs fantômes de ces listes », a déclaré en fin de semaine un responsable du MDC.

L'ONU et la SADC visées

Le Zimbabwe a décidé de se passer du soutien financier onusien. Les Nations unies avaient conditionné leur aide financière à une supervision de la préparation du scrutin, mais la Zanu-PF de Robert Mugabe accuse l'ONU d'oeuvrer pour un changement de régime et ne souhaite pas qu'elle soit impliquée.

La Zanu-PF a également critiqué dans la presse la Communauté de développement des Etats d'Afrique australe, la SADC, qui est chargée de superviser l'application de l'accord politique global signé en septembre 2008. Le MDC du Premier ministre Morgan Tsvangirai et la SADC estiment que les réformes des secteurs des médias et de la sécurité sont partie intégrante de ces accords.

La Zanu-PF considère pour sa part que ces réformes ne sont pas un préalable à l'élection. Ces contentieux seront examinés mardi en présence de l'équipe de facilitation de la SADC à Harare.

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