L’efficacité des traitements antipaludéens menacée

L’Organisation mondiale de la santé a recensé 219 millions cas de paludisme dans le monde en 2012. Les traitements à base d’artémisinine ont permis de combattre cette pandémie qui provoque 660 000 décès par an, dont 90% en Afrique. Mais ces dernières années, un phénomène de résistance de certains patients à ces traitements a été observé en Asie. L’OMS craint une propagation du phénomène et tire la sonnette d’alarme.

On les appelle les ACT, pour Artemisinin-based Combination Treatment. Ce sigle anglophone désigne les traitements à base d’artémisinine, un composé dérivé d’une plante chinoise. À ce dérivé est associé, dans un seul comprimé, un autre antipaludéen plus classique.

Il existe à ce jour cinq combinaisons différentes. Ces traitements sont particulièrement efficaces contre le paludisme. Là où ils sont disponibles, ils ont révolutionné la prise en charge des malades. En effet, les molécules plus anciennes, telles que la chloroquine, ont perdu beaucoup de leur efficacité du fait de la résistance du parasite à ces substances.

Des foyers de résistance cantonnés pour l'instant à l'Asie

Cette question des résistances menace désormais les ACT. Pour l’instant, les foyers de résistance identifiés sont circonscrits à certaines zones de Thaïlande, du Cambodge, de la Birmanie et du Vietnam. Mais si les parasites résistants se répandent, en particulier en Afrique, c’est tout l’arsenal thérapeutique qui risque de s’avérer inefficace à moyen ou long terme.

L’Organisation mondiale de la santé suit le phénomène de près, et a lancé un plan d’urgence, d’autant qu’« aucun produit de remplacement ne sera disponible dans un avenir proche », précise l’OMS.

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