Les écoles privées ont pour la plupart repris les cours. Dans beaucoup d’écoles publiques, les portes étaient bien ouvertes mais peu d’élèves et d’enseignants ont répondu présents. La veille de cette reprise, les majors généraux de certains collèges et lycées ont brièvement été interpellés avant d’être libérés tard dans la nuit.
Lundi matin, l’un de ces élèves, Eklou Messan Franco, était à son école. Il témoigne : « Ce matin, il n'y a pas eu cours. Bientôt les examens de fin d'année vont s'organiser. La situation empire. Chaque fois, il y a des histoires de grève. Nous sommes réunis pour en parler. La gendarmerie est venue nous interpeller. Ils nous ont embarqués de force et ils nous ont demandé si nous sommes manipulés par les professeurs ».
Des deux élèves décédés, Anselme Gouyano Sinadaré est mort d’une balle de la police le 15 avril, lors des manifestations. Il sera inhumé jeudi prochain. Douti Sinanlénga, décédé deux jours après, serait mort suite à une péritonite généralisée aigüe selon le procureur de Dapaong. Une thèse que réfute la Synergie des travailleurs. « Les enfants ne peuvent pas aller à l'école quand leurs camarades sont à la morgue. On n'a pas fait de lumière sur cela. Il faut qu'on nous présente ceux qui ont battu Douti », réclame Konlani Daniel, enseignant et membre de la Synergie des travailleurs du Togo.
Une trêve de la grève court jusqu’à mercredi. Les travailleurs exigent désormais des préalables, entre autres la reprise du Bac I sport fait par des enseignants non titulaires et l’annulation des retenus sur salaires pour les jours de grève.