Guinée: la manifestation de l’opposition tourne à l’affrontement avec les forces de l’ordre

Des affrontements entre forces de l’ordre et manifestants ont marqué la marche de l’opposition organisée à Conakry ce jeudi 18 avril. Les affrontements ont fait une quinzaine de blessés, et sept personnes ont été interpellées, dont deux leaders de l'opposition. L’opposition dénonce les conditions de l’organisation des élections législatives du 30 juin prochain. En février dernier, une précédente marche s’était soldée par des violences qui avaient alors entraîné la mort de neuf personnes.

Tout a commencé en tout début d’après-midi, à cause d’un désaccord sur l’itinéraire de la marche.

L’opposition, comptait marcher de l’aéroport de Conakry au Pont 8 Novembre, qui marque l’entrée du centre-ville. Un itinéraire qui avait initialement été approuvé par le gouvernement. C’est seulement hier, mercredi, que le gouverneur de Conakry a décidé d’interdire cet itinéraire prévu et d’en proposer un nouveau.

Des heurts émaillent la manifestation cet après-midi

L’opposition a refusé ce changement de dernière minute. Elle a décidé de se rendre à l’aéroport, comme prévu, malgré l’important dispositif de policiers et gendarmes déployés à Conakry.

Les manifestants ont réussi à forcer le passage par des jets de pierres. Les forces de l’ordre, répondant avec des gaz lacrymogènes, n’ont pas pu les contenir. Visiblement sous-équipées, elles ont, elles aussi, répliqué par des jets de pierres sur les manifestants.

Malgré ces premiers incidents, la marche continue cet après-midi sur l’itinéraire prévu, entre l’aéroport qui dessert Conakry et le Pont du 8 Novembre. Mais la manifestation reste cependant émaillée d’affrontements entre manifestants et forces de l’ordre.

Une quinzaine de blessés et sept interpellations

Damantang Albert Camara, porte-parole du gouvernement, avait d’abord fait état, dans un premier communiqué au cours de la journée, de « plusieurs interpellations et deux blessés. »

Joint jeudi dans la soirée par RFI, Damantang Albert Camara a insisté sur le fait que « c’est uniquement dans un souci de préservation de la sécurité, de l’ordre public, que l’itinéraire (de la manifestation) avait été modifié. »

« Nous avons à déplorer une quinzaine de blessés, quelques dégâts matériels et sept interpellations, dont deux leaders de l’opposition », a-t-il précisé au micro de RFI. « A l’avenir, nous souhaitons que nous nous entendions avec nos frères de l’opposition, et que l’on n’ait plus à déplorer ce genre de situation, qui n’arrange personne et qui ne fait qu’ajouter à la tension », a-t-il ajouté.

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