Ce n'est pas la première fois qu'un ancien chef de l'Etat zambien doit faire face à des poursuites pour corruption : en 2001, Frederick Chiluba avait été jugé coupable d'avoir détourné 57 millions de dollars durant sa présidence.
Pour l'avocat de l’ex-président Rupiah Banda, la comparaison n’a pas lieu dans le cas de son client. Il affirme qu'il s'agit d'une manipulation politique de la part du président actuel, Michael Sata qui, depuis sa prise de fonction il y a un peu plus d'un an, a durci le ton face à l'opposition. Alors qu’il est lui-même une figure politique controversée (d’où son surnom : « le cobra royal »), le chef de l’Etat a obtenu la condamnation pour corruption de plusieurs hauts responsables de l'administration de son prédécesseur.
Certains observateurs craignent une dérive autoritaire dans le pays où, pourtant, la transition pacifique entre Rupiah Banda et Michael Sata fut applaudie comme un exemple à suivre. Le spectre d'une instabilité politique pourrait nuire au développement du premier producteur de cuivre d'Afrique. Malgré la crise, son économie a crû de plus de 7% l'année dernière, mais elle reste dépendante des investissements étrangers particulièrement attentifs au climat politique du pays.