Pendant ce temps, aucun accord n’est en vue à Kampala entre le gouvernement et le mouvement rebelle du M23. La date de ce vendredi 15 mars avait été avancée par Kinshasa pour une fin des pourparlers avec éventuellement la signature d’un accord de paix, mais rien ne se passe dans la capitale ougandaise.
Cela fait plus de trois mois maintenant que ces négociations ont été entamées et l’affaire est encore plus compliquée depuis que le M23 s’est déchiré en deux factions. Il est impossible de signer quoi que ce soit maintenant avec le M23, qui est toujours occupé avec ses dissensions internes. Il y a d’une part les affrontements sur le terrain entre les hommes de Makenga et de Ntaganda, pendant qu’à Kampala, deux délégations du M23 revendiquent chacune la représentativité du mouvement.
Dans le camp Makenga, celui du nouveau président Bertrand Bisimwa, on dit que tout sera plus clair quand on en aura fini avec le camp de Bosco Ntaganda. Dans l’autre camp, c’est plus subtil : on nie tout lien avec Ntaganda. On parle d’un « différend surmontable », selon le chef de la délégation François Rucogoza.
Kinshasa dans l’attente
La priorité n’est donc pas, pour le moment, de trouver un accord de paix avec le pouvoir congolais. Les délégués de Kinshasa, de leur côté, attendent des nouvelles de la capitale. Ce matin, vendredi 15 mars, on disait que le ministre des Affaires étrangères s’apprêtait à venir à Kampala, mais cela n’a pas été confirmé.
Il ne viendrait sans doute pas pour siffler la fin de la partie puisque ce n’est pas à Kinshasa de le faire mais à la médiation ougandaise, laquelle se montre particulièrement discrète. Les délégués pensent qu’il y aura certainement une pause, que la délégation sera rappelée à Kinshasa le temps que tout cela se décante. Personne ne parle de fin des pourparlers, et encore moins d’échec.
Les négociations reprendront sans doute une fois la bataille terminée entre les deux camps du M23. Avec le vainqueur.
Réactions
René Abandi, le chef de la délégation M23 qui représente le camp du général Makenga et du président Bertrand Bissimwa (hostile à Bosco Ntaganda) a évoqué la nécessité de mettre hors d'état de nuire le général Bosco Ntaganda.
Pour sa part, Roger Lumbala, le seul leader de l’opposition congolaise qui a rejoint le M23 à Kampala, ne veut pas avoir à choisir son camp entre les deux factions du mouvement rebelle.