Soixante morts, et 700 personnes empoisonnées au total. Les chiffres ont été confirmés par le ministère libyen de la Santé, mardi 12 mars. Le ministère a également annoncé la mise en place d'un comité de crise, afin de fournir rapidement les hôpitaux en produits nécessaires au traitement de tous ces cas.
Tout a commencé jeudi 7 mars, dans la soirée. Le jeudi soir est le début du week-end en Libye, celui des sorties nocturnes. L'hôpital central de Tripoli voit arriver un groupe de jeunes gens en détresse respiratoire, empoisonnés au méthanol. Rapidement, les urgences sont envahies. Une dizaine d'autre cas est transportée dans les autres hôpitaux de la capitale.
Un bilan humain encore jamais atteint
On entend régulièrement en Libye, et en Afrique en général, des histoires d'alcool frelaté engendrant des morts. Mais jamais un tel bilan humain n’avait été atteint en Libye.
C'est un véritable choc dans l'opinion. Le ministère de l'Intérieur a beau annoncer avoir mis la main sur le réseau qui a mis en circulation et vendu alcool frelaté, des accusations de laxisme pleuvent.
Les premiers à dégainer ont été les Islamistes. Le parti Justice et construction des Frères musulmans a fait porter la responsabilité de ce drame sur le gouvernement.
Dans ce pays conservateur, où l'alcool est interdit et fait l'objet d'une importante contrebande, le parti a appelé les imams à jouer un rôle de dissuasion dans les mosquées, en particulier à destination des jeunes.