Alpha Condé l'avait dit : les opposants guinéens auraient à répondre des dégâts causés lors de la marche du 27 février. Voilà qui est fait. Une trentaine de personnalités de l'opposition sont convoquées jeudi prochain, le 14 mars, devant le tribunal.
Sidya Touré, ancien Premier ministre guinéen, qui a reçu une citation à comparaître, juge que cette convocation n’a rien de judiciaire, mais est purement politique.
La manifestation du 27 février visait à exiger « un scrutin libre et transparent ». Elle avait dégénéré en affrontements avec les forces de l'ordre, des magasins avaient été pillés, et neuf personnes avaient été tuées. Il ne s'agit à ce stade que d'une procédure judicaire normale, précise Albert Damatang Camara, le porte-parole du gouvernement, qui insiste sur le fait que cette convocation ne vaut pas accusation.
Ces convocations de responsables de l’opposition devant la justice guinéenne interviennent alors qu’Alassane Ouattara, le président ivoirien, Ernest Koroma, le président sierra-léonais et Elen Johnson Sirleaf, la présidente libérienne, étaient à Conakry, dimanche 10 mars, pour une visite « de travail et d'amitié » entre pays de l'Union du Fleuve Mano.