Way Mark est le premier à être visé par les critiques de l'opposition. Le nouvel opérateur sud-africain a été choisi unilatéralement par le gouvernement pour remplacer la Sagem, la société française qui a constitué le fichier électoral de la présidentielle de 2010. Aucune raison n'a été fournie pour justifier le changement.
Les opposants dénoncent le fait que les données de base qui façonnent le fichier électoral ont été transférées dans les machines de Way Mark en catimini, sans la présence de tous les membres de la Céni, des partis politiques et des experts internationaux.
Aujourd'hui, l'opposition s'interroge sur l'enrôlement d'électeurs supplémentaires. Sur 548 000 nouveaux inscrits, elle affirme que 400 000 seraient issus de Haute-Guinée, le fief du Rassemblement du peuple de Guinée (RPG), le parti présidentiel, et qu'il n'y aurait que 2 500 électeurs de plus à Conakry.
L'Union européenne également visée
L'Union européenne, qui finance une bonne partie du processus, est également visée par l'opposition. Son représentant à Conakry a beau assurer que des mesures ont été prises pour sécuriser le dispositif, rien n'y fait : les principaux opposants jugent son implication partiale et hors de proportion.
La Céni est aussi l'objet de contestation. Ses dysfonctionnements sont même critiqués en interne. Il faut explique un membre du bureau que le leadership de la commission soit en mesure de refuser des injonctions invisibles.
Le climat de violence qui secoue la Guinée depuis plusieurs jours est le fruit de la méfiance entre tous les acteurs. A eux de restaurer la confiance pour empêcher que la crise ne dégénère en véritable conflit.