Comment Paris mène l’enquête sur l'enlèvement des Français au Cameroun

La justice française a ouvert une enquête préliminaire pour « enlèvement en bande organisée en relation avec une entreprise terroriste » après l’enlèvement au Cameroun de sept français, mardi 19 février. Confiée aux services de contre-espionnage français, cette procédure a notamment pour but de donner un cadre aux collaborations avec les autorités des pays concernés.

Dès les heures qui ont suivi l’enlèvement de sept Français, dont quatre enfants, la justice française a ouvert une enquête préliminaire pour « enlèvement en bande organisée en relation avec une entreprise terroriste ». A Paris cette enquête préliminaire est confiée à la DCRI, la Direction centrale du renseignement intérieur.

Des accords « à géométries variables »

Il faut y voir le cadre juridique de l'échange de précieux indices entre les services de police des différents pays concernés. Tout se passe dans le cadre « d’accord de coopération judiciaires entre les Etats », explique Françoise Bouchet-Saulnier, juriste à Paris. Des accords bilatéraux qui sont « à géométries variables ».

La présence des enquêteurs français sur les lieux même de l’enlèvement, au Cameroun, relève de la « coopération directe ». « Une fois l’enquête enclenchée, des demandes de coopérations sont faites aux différentes parties impliquées », détaille Françoise Bouchet-Saulnier. Et, dans le cas où « un suspect est identifié sur le territoire du Nigeria », la France devrait alors faire une demande aux autorités nigérianes pour pouvoir y accéder.

« Ce sont les autorités du Nigeria qui sont chargées de localiser la personne », insiste encore la juriste. Surtout, à aucun moment, les enquêteurs ne peuvent agir seuls à l’étranger. « Les enquêtes, se font en collaboration directes avec les autorités du pays concerné » et les enquêteurs français ne peuvent intervenir dans un autre pays que lorsqu’elles sont « accompagnées. »

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