Des milliers de Libyens se sont rassemblés place de la Libération, en plein centre de Benghazi, pour célébrer ce deuxième anniversaire du soulèvement contre Mouammar Kadhafi. Ils sont venus en famille ou entre amis.
Des affiches à la mémoire des martyrs ont été accrochées aux murs. Des feux d’artifice et des chants révolutionnaires ont ponctué ces célébrations, qui ont commencé dans l'après-midi et devaient se poursuivre jusque dans la nuit de vendredi à samedi.
Deux célébrations sont prévues pour dimanche, le 17 février, auxquelles pourraient se joindre éventuellement Ali Zeidan, le chef du gouvernement, et Mohamed al-Megaryef, le président du Parlement.
Beaucoup de frustrations chez les habitants
Les autorités craignaient des violences. Pour le moment, tout s'est déroulé dans le calme. Mais à Benghazi, berceau de la révolution, même si ces célébrations ont lieu dans la joie, les frustrations demeurent.
Pour de nombreux habitants, depuis la révolution, rien n’a changé. Les infrastructures restent en mauvais état. La majorité des entreprises nationales et des institutions sont encore à Tripoli. Les habitants disent se sentir vraiment délaissés par les nouvelles autorités.
Le manque de sécurité est une autre source d’inquiétude. Benghazi connaît une série d’assassinats ciblés contre les forces de sécurité et d’attaques contre les représentations internationales. Ce qui a d’ailleurs poussé la plupart des entreprises occidentales à suspendre leurs activités à Benghazi.
Benghazi reproche à Tripoli de concentrer tout le pouvoir économique et politique. Alors que la Libye s’apprête à rédiger sa nouvelle Constitution, le partage équitable des richesses et du pouvoir entre les trois grandes régions libyennes (Est, Sud et Ouest) sera l’un des défis majeurs.