Avec notre envoyé spécial à Tunis, Laurent Correau
Le Premier ministre tunisien, Hamadi Jebali, a fait la confidence entre deux séances de consultation avec les chefs de partis. Demain, vendredi 15 février, il a l’intention de revoir toutes les formations, qu’elles aient ou non accepté son idée de « gouvernement de technocrates » et samedi, il présentera la composition de ce gouvernement. « Si elle est rejetée, a-t-il dit aux journalistes, j'irai présenter ma démission au président de la République ».
La bataille ne s’annonce pas facile et c’est au sein de son propre parti, Ennahda, que le Premier ministre compte ses plus farouches adversaires. A l’occasion du débat organisé aujourd’hui à l’Assemblée constituante sur la situation du pays, plusieurs voix se sont à nouveau élevées pour défendre le projet d’un gouvernement non de technocrates, mais de compétence politique. C'est-à-dire un gouvernement formé par les partis avec l’appoint de quelques techniciens seulement.
« Nous sommes contre le gouvernement de technocrates, a expliqué à RFI le chef du groupe parlementaire Ennahda, Sahbi Attigue. Nous voulons que M. Hamadi Jebali forme de nouveau un gouvernement constitué par tous les partis politiques de notre pays. »
Même point de vue chez Ameur Larayedh, le chef du bureau politique du parti islamiste : « Pour résoudre le problème de la corruption ou les problèmes causés par l’ancien régime, a-t-il déclaré, il faut à la fois des compétences et des responsables politiques bien soutenus par leur parti. »
Pour contrer le projet de Jebali, ses adversaires mènent des consultations avec les autres partis politiques. Ils ont obtenu le soutien du Congrès pour la République (CPR) du président Moncef Marzouki, du parti Wafa et du bloc parlementaire Liberté et dignité.