Les dispensaires sont désormais la cible d'attaques dans le nord du Nigeria. Les neuf personnes ont été tuées dans deux attaques distinctes dans la ville de Kano. L’une dans le quartier d’Ottoro et l’autre sur la route de Zaria, une demi-heure plus tard.
Selon des témoignages concordants, des hommes armés, à bord de tricycles, ont ouvert le feu contre deux dispensaires où des personnes - majoritairement des femmes chargées de l’immunisation contre la poliomyélite – se préparaient à sortir pour mener campagne. C’est la première fois que des équipes médicales sont visées dans le nord du Nigeria.
D’après la police, les assaillants se sont enfouis. L’attaque, pour l’heure, n’a pas été revendiquée mais les soupçons se portent sur les islamistes – entre autres – de Boko Haram, qui rejettent l’usage de la médecine dite occidentale, à l’image, d’ailleurs, de beaucoup de Nord-Nigérians.
En 2003, des responsables religieux musulmans s’étaient opposés à la vaccination contre la poliomyélite affirmant que le vaccin rendait les jeunes filles stériles et transmettait le virus du Sida. La campagne avait alors été interrompue pendant 13 mois.
Cette fois-ci, c’est un imam controversé qui a, de nouveau, dénoncé les immunisations en déclarant que les nouveaux cas de polio étaient causés par des vaccins contaminés. Le Nigeria est l'un des trois derniers pays au monde où la poliomyélite reste endémique. D’après l’initiative mondiale pour l’éradication de la polio, 121 cas ont été enregistrés l’année dernière dans le pays, contre 58 au Pakistan et 37 en Afghanistan.