Pour mesurer la dégringolade de l'économie égyptienne, deux chiffres suffisent. Fin 2010, avant la chute du régime Moubarak, il y avait encore 36 milliards de dollars dans les coffres de la banque centrale. De quoi assurer un an d'importations de blé et de carburants et une certaine stabilité à la monnaie égyptienne, la livre, face au dollar.
Deux ans plus tard, on en est à 13 milliards de dollars. Insuffisant pour garantir que le pays pourra honorer ses factures internationales dans le proche avenir. Insuffisant pour maintenir le niveau de la livre. Celle-ci est aujourd'hui à son plus bas niveau depuis dix ans. Ce qui veut dire que les importations de blé et de carburant, exprimées en monnaie locale, vont coûter plus cher.
Le FMI réclame la suppression des subventions aux produits de première nécessité
Cela va rendre encore plus difficile la suppression des subventions aux produits de première nécessité que réclame le FMI pour allouer une aide de 4,8 milliards de dollars. A mesure que la crise économique et financière égyptienne s'intensifie, l'accord avec les bailleurs de fond internationaux devient à la fois de plus en plus indispensable et de plus en difficile à concevoir politiquement parlant.