Retards dans la distribution du matériel, noms manquants sur les listes, allégations de corruption, de fraude, foules en colère... Au Kenya, le bilan des primaires des partis politiques n’est pas fameux. Face au chaos, la commission électorale s’est d’ailleurs empressée de se dédouaner dès les premières heures du vote, ce jeudi, rappelant que les primaires étaient organisées par les partis politiques.
Les critiques fusent dans la presse. Un professeur d’université fustige dans une tribune du Daily Nation les longues files d’attente, les urnes et le bulletins en retard : « Le chaos dont nous avons été témoins montre que les politiciens considèrent les électeurs comme du papier toilette ». Le militant des droits de l’homme Maina Kiai affirme : « Si la commission électorale (qu'il estime incompétente, Ndlr) avait été plus ferme avec les politiques, beaucoup de cette confusion aurait pu être évitée ».
Dans le Standard, un éditorialiste qualifie les primaires de farce. Il écrit avec une ironie cinglante : « Les Kenyans qui ont l’habitude d’être déçus ont trouvé cette comédie assez drôle, sauf quelques clowns qui prennent la vie trop au sérieux et qui ont eu recours à la violence ». Critiquant l’hypocrisie des politiques, il affirme : « Les seules personnes qui peuvent compatir avec nous sont leurs épouses : elles savent à quel point ce sont de veules tricheurs ».