L'Algérie ferme sa frontière avec le Mali

L'intervention militaire française au Mali a reçu l'appui de ses partenaires occidentaux et africains. L'Algérie, traditionnellement hostile aux ingérences étrangères dans la zone saharo-sahélienne, n'a pas pour l'instant réagi publiquement à la présence de l'armée française dans le nord du Mali. L'accélération des événements au nord du Mali impose à l'Algérie de revoir sa stratégie.

Depuis le déclenchement de la guerre au nord du Mali il y a un an, Alger a toujours privilégié l'option du dialogue pour régler la crise et s'est opposée à toute intervention étrangère dans ce qu'elle considère comme son arrière-cour.

Les Algériens ont donc perdu sur les deux tableaux, diplomatique et militaire. Ansar Dine et son chef, Iyad Ag Ghali, qu'ils avaient réussi à imposer comme un partenaire fréquentable, les a floués en décidant d'attaquer l'armée malienne avec ses alliés islamistes d'Aqmi et du Mujao.

L'intervention étrangère est en cours et, qui plus est, déclenchée et conduite par la France, l'ancienne puissance coloniale. L'Algérie doit s'adapter à cette nouvelle donne et c'est ce qu'elle semble déjà faire. Le gouvernement algérien a apporté lundi un soutien sans équivoque au gouvernement de Bamako en n'excluant pas, selon nos sources, un appui en matériel à l'armée malienne.

Alger a également décidé de fermer ses frontières avec le Mali, ce qui va assécher l'approvisionnement des islamistes qui se ravitaillaient notamment en carburant en territoire algérien.

L'Algérie est aujourd'hui obligée d'appuyer l'opération au Mali, assure un diplomate de la région. Ira-t-elle jusqu'à mettre à disposition ses bases de Reganne et de Tamanrasset, comme elle l'avait officieusement promis en juin dernier avant de se rétracter ?

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