Sénégal : vers la création de l'Office national de lutte contre la fraude et la corruption

L'Assemblée nationale sénégalaise a adopté le 19 décembre le projet de loi portant sur la création de l'Ofnac, l'Office national de lutte contre la fraude et la corruption. C’est un texte important qui crée un véritable outil pour lutter contre la corruption, les détournements de l’argent public et les fraudes. C’était une promesse du président Maky Sall.

Avec notre correspondante à Dakar, Carine Frenk

« C’est une réforme audacieuse du chef de l’Etat. Une véritable révolution ». Mouhamadou Mbodj, le président du Forum civil, spécialiste de la lutte contre la corruption au Sénégal, ne cache pas sa satisfaction après la création de l’Ofnac.

Contrairement à son prédécesseur, la Commission nationale de lutte contre la non-transparence, ce nouvel organe ne fera pas que donner des avis ou publier des rapports destinés à rester dans les tiroirs, mais il dispose désormais du pouvoir d'auto-saisine et d'investigations. Il peut également saisir lui-même la justice.

Pour mener à bien ses enquêtes, l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption dispose d’importantes prérogatives. Il peut notamment recueillir tout témoignage ou tout document utile, sans que le secret professionnel ne puisse lui être opposé, même pas le secret bancaire.

L’Ofnac sera composé de douze membres nommés par décret mais il est précisé dans le texte de loi, que « ces membres ne reçoivent d'instruction d'aucune autorité ». Pour Mouhamadou Mbodj, si les enquêtes en cours sur l’enrichissement illicite concernent le passé et notamment les anciens dignitaires, l’Ofnac est un instrument pour le futur et concerne les dirigeants actuels.

Aujourd'hui, Karim Wade est de nouveau auditionné (pour la cinquième fois) devant les gendarmes de la section recherche et investigations dans le cadre des enquêtes sur l'enrichissement illicite.

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