Les habitants de Sidi Bouzid n’ont pas caché leur exaspération aux plus hautes autorités de l’Etat, venues célébrer le deuxième anniversaire de cette révolution tunisienne.
En plein centre-ville, là où Mohamed Bouazizi s’était immolé par le feu, le président de l’Assemblé nationale et le président de la République, Moncef Marzouki, ont été accueillis par des jets de projectiles, aux cris de « Dégage ! », repris en chœur par des milliers d’habitants, rejoints par des salafistes locaux.
Deux ans après la révolution, le gouvernement, dominé par les islamistes d’Ennahda, n’est pas parvenu à redresser l’économie sinistrée. Les inégalités régionales sont les mêmes, le chômage de 18 % au plan national touche près de 40 % des jeunes dans certaines régions intérieures, et le gouvernement et les députés sont accaparés par la rédaction de la Constitution qui prend du temps.
Ils n’ont pas encore lancé des grandes réformes économiques. Résultat, les grandes émeutes urbaines se multiplient dans le pays, et sont souvent violemment réprimées par la police.