Avec notre correspondante à Dakar, Carine Frenk
Pourquoi le MFDC, Mouvement des forces démocratiques de Casamance, a-t il accepté de libérer ses otages au risque de perdre une monnaie d’échange ? A en croire l’un des négociateurs de Sant’Egidio joint par RFI, cette libération n’a pas été négociée. « C’est un choix politique de Salif Sadio, explique-t-il, pour instaurer un climat favorable aux négociations de paix », « mais sur les conseils avisés de Yaya Jammeh », précise une source bien informée.
L’autre question porte sur donc sur le rôle du président gambien. Est-ce que Yaya Jammeh, qui n’a pas l’habitude d’être réceptif aux pressions internationales, a senti que le moment était venu de faire un geste d’apaisement à l’égard du Sénégal ?
Un spécialiste de la crise casamançaise fait plutôt remarquer que contrairement à son prédécesseur, Macky Sall intègre la Gambie dans la résolution du conflit. « Cette nouvelle approche offre de nouveaux horizons », selon lui.
Maintenant, reste l’essentiel : comment et sur quoi les deux parties vont bien pouvoir s’entendre puisque le MFDC continue de demander l’indépendance de la Casamance, ce qui est non négociable pour Dakar.
A Sant’Egidio, on affirme être déjà en train de préparer un deuxième round de négociations directes après celui du mois d’octobre et l’on se déclare optimiste.