Depuis samedi 8 décembre, le centre-ville de Guéckédou, dans le sud-est de la Guinée, a été très mouvementé et le préfet Boukary Keita, acteur principal de la colère de la population, était introuvable, lui et ses proches collaborateurs, livrant ainsi la ville à toute sorte de tentations.
Les forces de l’ordre qui, elles, étaient partagées entre la protection des institutions et le maintien de l’ordre, ont souffert tout le week-end et même au-delà de cette vacance du pouvoir civil.
Les manifestants, en majorité des femmes, qui exigeaient le départ du préfet à cause, dit-on, de ses prises de positions anti-démocratiques, selon des témoignages recueillis par RFI, ont envahi le centre-ville. Jusque là pacifiques, les manifestations ont dégénéré lundi 10 décembre lorsqu’une contre-manifestation a été organisée par des partisans de Boukary Keita.
Un temps mort observé à la mi-journée par les forces de l’ordre a laissé la place à des affrontements à coups de pierres et de bâtons qui ont fait au moins 23 blessés, plus ou moins graves selon une source médicale dans la ville. Ils ont tous reçu des soins à l’hôpital préfectoral.
Joint par téléphone, le préfet lui n’a pas souhaité répondre aux questions de RFI.