La famille d’Ernest Manirumva et l’Olucome, l’organisation de lutte contre la corruption pour laquelle il travaillait ne décoléraient pas hier soir, à la fin de ce procès. Malgré une insistance des avocats des parties civiles, le président de la cour d’appel de Bujumbura, Aloys Bampoyubusa, ne leur a pas accordé la parole même s’il le leur avait promis tout au début du procès, une prise de parole à la fin des plaidoiries de la défense.
Maître Lambert Nsabimana : « Pour nous, ça se termine en catastrophe. Comme vous l’avez constaté, on nous a refusé la parole, c’est vraiment dommage, c’est vraiment une entorse au droit ».
Pourquoi une telle décision ? Les parties civiles ont toujours soutenu que les quarorze personnes condamnées en première instance étaient des boucs-émissaires, en se basant sur une enquête menée par le FIB américain sur demande du gouvernement burundais, et qui avait mis en cause de hauts responsables des services de sécurité de ce pays.
Ceux-ci n’ont jamais été inquiétés, mais le procès en appel a permis de mettre en évidence selon de nombreux observateurs, les faiblesses d’une accusation basée uniquement sur des témoins à charge qui n’ont jamais comparus.
Me Lambert Nsabimana ne mâche pas ses mots : « l’accusation du Ministère public est vide, elle est lacunaire, d’où, boucs-émissaires ou innocents, les qualificatifs ne manquent pas, vous-même vous êtes témoin, pour ceux qui sont à la barre, il n’y a pas suffisamment d’éléments à charge. Il n’y a que des soupçons, et quels soupçons! ».
Aujourd’hui, la société civile burundaise dit ne pas attendre grand-chose d’un verdict qui sera rendu dans les deux mois qui viennent.